La troisième soirée d'Akouphène débute avec Amber Meulenijzer, une artiste attachée aux rencontres des sources sonores et des lieux, dont l'inventivité définit une pratique déclinée déjà sous de nombreuses formes. Déployée à partir de tubes dont elle se sert comme résonateurs pour générer un feedback, une installation simple en apparence, modulée par la microphonie et des parasites électromagnétiques, restitue les sons de l'espace déformés par leur passage dans le dispositif.

Dans un deuxième temps, Raphael Loher aborde le son sous l'angle de la préparation, appliquée ici au piano, comme un lieu dans le lieu, ré-agencé au moyen de techniques étendues qui détournent une fraction du clavier, réduit à dix notes seulement. L'instrument se laisse appréhender par le prisme de cette géographie sélective et des innombrables variations qu'elle autorise.

En clôture, Oren Ambarchi et Will Guthrie ravivent à la Cave 12 leur duo captivant, bâti sur les interactions entre les harmoniques tourbillonnantes de la guitare et le rythme métronomique aux accents en constante évolution de la batterie. Le tissage d'un réseau hypnotique de fréquences, de textures et de rythmes, fusionne dans la poussée et la traction organique d'une musique à la fois débridée et précise, dont la vitalité crépitante libère l'instant présent de l'improvisation libre.